Pollution digitale : des moteurs de recherche écologiques comme alternative ?

L’industrie informatique, et notamment du web, représente près de 10% des émissions de gaz à effet de serre. Cependant l’omniprésence d’internet et des nouvelles technologies dans notre quotidien interroge sur l’impact environnemental des entreprises du domaine. La plupart des serveurs et des centres de traitement de données sont alimentés grâce à des énergies fossiles. Même si certaines grosses entreprises, comme Apple ou Google se sont engagées à utiliser le plus d’énergies renouvelables, d’autres géants comme Netflix, carburent toujours et encore au charbon et au nucléaire.

à la recherche d'alternatives écologiques aux moteurs de recherche

Heureusement, une certaine prise de conscience naît auprès des internautes qui veulent pouvoir surfer le web de façon plus propre. Des gestes simples comme vider sa boîte mail régulièrement, désactiver les notifications, ou envoyer des mails sans pièces jointes permettent de réduire la pollution numérique, mais cela n’est pas suffisant. Une nouvelle tendance s’est ainsi développée ces dernières années autour de l’écologie numérique. On voit apparaître plusieurs initiatives permettant aux utilisateurs de réduire leur empreinte carbone sur internet, comme la création de moteurs de recherches écologiques et solidaires. En voici trois que vous devez absolument connaître :

Ecosia

page d'accueil ecosia moteur de recherche écologiqueMoteurs de recherche berlinois, Ecosia plante des arbres pour chaque recherche effectuée. En 2019, ils ont atteint les 50 millions d’arbres plantés, ce qui représente 2,5 millions de tonnes de CO2 absorbé. Basé sur un système économique transparent, Ecosia reverse 80 % des revenus, générés par les encarts publicitaires, à des programmes de reforestation à travers le monde. Pour ce moteur de recherche écologique le bilan carbone neutre n’est pas suffisant. Ainsi en 2017, ils ont décidé de construire leur propre centrale solaire, qui alimente 100 % de leurs activités. Ecosia tend vers un bilan carbone négatif, puisque chaque arbre planté participe à réduire le dioxyde de carbone dans l’atmosphère.

Lilo

Lilo est un moteur de recherche écologique et solidaire français, qui transforme les recherches des internautes en dons pour différents projets sociaux et environnementaux. En effet, la startup française propose à ses utilisateurs de transformer chaque recherche effectuée sur le moteur de recherche en « goutte d’eau » pour soutenir le projet de son choix. Lilo reverse 50 % de ses revenus à des associations, dont une partie à des projets environnementaux pour compenser ses émissions carbone. Soucieux du respect de la vie privée de ses internautes, Lilo ne collecte pas de données pour les revendre et n’utilise aucun système de cookie de tracking. De plus, le moteur de recherche a développé une extension, Lilo Protect, qui permet de désactiver le tracking publicitaire.

Ecogine

Ecogine, de « Ecological search Engine », est un moteur de recherche écologique associatif qui reverse ses bénéfices à des associations environnementales choisies par les utilisateurs. Ce moteur de recherche fonctionne un peu différemment des deux autres. En effet, les résultats sont fournis par Google France, mais pour chaque recherche, Google France verse de l’argent à l’association Ecogine.org qui redistribue ces fonds à des associations à but environnemental. L’association combat aussi la pollution digitale en versant une partie de ses fonds à des instituts spécialisés pour compenser le gaz à effet de serre produit lors de chaque recherche. Il ont également choisit un hébergeur écologique, utilisent de l’électricité provenant de sources renouvelables et ne climatisent pas leurs centres de traitement de données.

Ces trois initiatives montrent bien l’engouement des internautes pour un internet plus propre et plus respectueux de l’environnement. Ces moteurs de recherche écologiques offrent de bonnes alternatives aux géants du secteur même s’ils n’ont pas la même efficacité que Google qui cumule deux décennies de données. Google concentre 90 % des parts de marché du domaine et reste la référence en terme de SEO. Malgré l’envie du public de réduire la pollution digitale, les acteurs du SEO ne misent pas encore sur les moteurs de recherche écologiques. Serait-ce un frein à la diminution de la pollution numérique ?

Article rédigé par Hélène François, Master CAWEB

Sources

Sources :

Greenpeace – Il est temps de renouveler internet
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