La pollution numérique (impact environnemental du numérique) engendrée par les envois de courriers électroniques est un phénomène peu connu auprès des utilisateurs de ces services. En effet, nous recevons tous environ une dizaine de courriers électroniques par jour, qu’ils soient professionnels, personnels, publicitaires ou indésirables. Souvent non ouverts, ces e-mails participent au réchauffement climatique par leur simple présence dans nos boîtes mails.
E-mail : les statistiques
En moyenne, un courrier électronique représente entre 4 et 10 g de CO2 et peut occasionner jusqu’à 50 g de CO2 s’il contient une pièce jointe. En France, 1,4 milliard de courriers électroniques sont échangés chaque année et on estime qu’il en est envoyé plus de 34
millions par heure dans le monde. Les Français gardent entre 10 000 et 50 000 e-mails non lus dans leur boîte mail dont la majorité provient de sites marchands, de newsletter ou encore de spams et e-mails frauduleux. Les e-mails ont un impact négatif sur l’environnement et représentent une part importante de la pollution numérique mondiale. À l’échelle internationale, on estime que 4 % des émissions de gaz à effets de serre sont produites par la pollution numérique.
Datacenter : les grands responsables de la pollution numérique
Si ce phénomène de pollution numérique reste méconnu auprès des utilisateurs de ces services, c’est parce qu’il paraît étonnant qu’un courrier dématérialisé puisse produire des gaz à effets de serre au même titre qu’une voiture. Pourtant, l’explication principale se trouve dans les serveurs, de grands complexes informatiques qui permettent de stocker et de transférer nos e-mails d’un bout à l’autre de la planète. Également appelés “datacenter”, ils permettent de créer une route entre deux utilisateurs qui s’envoient des courriels. Après
l’échange de courriers électroniques, ces derniers sont stockés dans ces grands ensembles jusqu’à leur suppression. Extrêmement énergivores, les datacenters doivent être refroidis en permanence, créant ainsi des rejets de gaz à effets de serre. On compte environ 4 500 datacenters dans le monde dont 1800 aux États-Unis comme ceux d’Amazon, de Google ou encore de Microsoft.
Quelle est la solution ?
Cesser l’utilisation des e-mails semble une solution radicale alors que ces derniers sont devenus indispensables dans nos vies professionnelles ou privées. Par conséquent, les e-mails ont encore de beaux jours devant eux malgré l’impact écologique qu’ils génèrent. Mais alors, que faire en tant qu’utilisateur ? Il existe plusieurs moyens de réduire l’impact écologique de ses courriels, en voici quelques-uns :
● Limiter son nombre d’envois d’e-mail en synthétisant les informations dans un seul courriel et en privilégiant les appels quand cela est possible.
● Faire le tri dans sa boîte mail et vider sa corbeille participent à la réduction de l’empreinte carbone générée par le stockage des e-mails sur les serveurs.
● Supprimer les spams régulièrement permet également de libérer de l’espace de stockage sur les serveurs, tout en effaçant ces courriels indésirables et parfois frauduleux.
● Se désinscrire des newsletters et offres publicitaires de marques dans lesquelles on ne consomme pas ou plus évite l’envoi d’offres promotionnelles et permet de réduire considérablement le nombre de courriers électroniques reçu par jour.
● L’utilisation de filtre anti-spam est conseillée afin de ne pas voir sa boîte mail saturée par des courriels indésirables. Souvent gratuits, ils permettent d’éviter l’envoi de spam et ainsi protéger l’utilisateur de ces menaces. Plusieurs entreprises développent ces systèmes, mais tous ne sont pas compatibles avec certaines boîtes mail : Spamfighter disponible pour les messageries Outlook, Express, Thunderbird, Windows mail ou Windows live mail ou encore SpamCombat, logiciel antispam indépendant pour Windows.
● Enfin, il est possible d’avoir recours à des logiciels qui aideront les utilisateurs souhaitant nettoyer en profondeur et durablement leur boîte mail. Cleanfox est un logiciel gratuit permettant de nettoyer et de trier de manière automatisée sa messagerie. De plus, il laisse à l’utilisateur la possibilité de voir ses statistiques (nombre d’e-mails placés dans la corbeille, nombre de désabonnements aux newsletters, quantité de CO2 économisée par an…). Partenaire de l’ONG WeForest, l’entreprise s’engage à participer à la plantation d’arbres en Tanzanie.
Si vous souhaitez en apprendre plus sur la pollution numérique, n’hésitez pas à consulter le blog du Master CAWEB. Vous trouverez plusieurs articles à ce sujet. Spécialistes dans le domaine du digital, nous sommes conscients de l’impact environnemental du numérique. Ainsi, le Master CAWEB vous forme aux métiers du digital tout en prenant en compte les enjeux de la pollution numérique.
Sources :
https://www.arobase.org/fonctionnement/stockage-emails.htm
https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/
https://www.cleanfox.io/fr-FR/
https://www.glocksoft.com/spamcombat/
https://www.spamfighter.com/SPAMfighter/Lang_FR/Product_Info.asp